Le culte de la Liberté

Le culte de la Liberté

vendredi 29 mars 2013

L'écologie intégrale


L’écologie est, littéralement, la science de la maison. La maison, c’est notre habitat, notre maison commune. L’économie est, de nouveau littéralement, la loi de la maison. Oubliez-en le sens moderne, icije me limiterai à ce seul sens archaïque. L’écologie conduit à l’économie. Parfois, elle descend à l’économie. Elle cherche à faire loi ce qui n’est que le résultat d’une idéologie concernant notre maison commune.
L’exemple type de ce processus est tout ce qui entoure la question du réchauffement climatique. Dans ce domaine, pour que l’écologie puisse devenir loi juste, car justifiée, il faut qu’elle ait établie au-delà du doute raisonnable :

1.       Qu’il y ait réchauffement climatique, ce que les statistiques ne prouvent pas actuellement;

2.       Que ce réchauffement ait une origine humaine, ce qui est une question purement théorique, puisqu’il n’y a pas de preuve irréfutable d’un réchauffement climatique. Mais, juste pour l’argument, il paraît que l’influence humaine sur le climat est négligeable.[1]

3.       Que l’humanité puisse influer par des mesures importantes sur le climat. Ce que personne ne peut prouver actuellement. Si Kyoto était intégralement appliqué, l’influence sur la température en 2050 serait d’un piètre 0,02° ![2]

Autrement dit, les mesures énormes proposées pour réduire le CO² ne sont pas le résultat bien raisonné de l’écologie, mais d’une idéologie, d’une écologie qui tourne fou.

Ce n’est pourtant pas du climat que cet article veut parler. Le climat n’est qu’un exemple manifeste de la capacité humaine et scientifique de se laisser emballer par une question théorique. Une fois que les médias et les politiques rejoignent une telle science et libèrent des milliards de dollars pour une cause imaginaire, le train avance tout seul. Et malheur à ceux qui osent mettre en doute le credo du moment. L’idéologie a toujours eu un faible pour les méthodes de l’Inquisition.
Le danger de l’angle mort !

L’écologie est, à raison, très concernée par la survie des biotopes dans un monde géré par la seule recherche du profit. Un progrès qui se fait aux dépens des pandas, des baleines et des abeilles, pour ne parler que d’eux, est un progrès vicié à la base. Quand le progrès ne respecte plus notre maison commune, il devient un dieu destructeur.

Cependant, l’écologie a besoin d’intégrer l’ensemble du monde vivant dans son combat. Citons un exemple : Aux USA, détruire l’œuf d’un aigle peut être puni d’une amende de 10.000 dollars et de deux ans de prison. Mais “tuer dans l’œuf” un être humain est légal et tristement banal. Au point qu’aujourd’hui dans le monde environ 25% des enfants conçus sont avortés. Il est vrai qu’il est peu probable de voir une démonstration de pandas géants ou de gorilles des montagnes dans les rues de Bruxelles, réclamant que maman gorille ou panda puisse être maîtresse de son propre ventre. Nous, écologistes humains, avons décidé pour elles qu’une politique active de promotion de grossesses est essentielle. L’indifférence des mêmes écologistes pour le sort des embryons humains est une preuve tragique de myopie idéologique.

Pourquoi, les écologistes sont-ils absents des protestations contre l’avortement ? Pourquoi pratiquent-ils une écologie partielle et partiale ? Un aiglon est donc plus important qu’un être humain ? Que l’être humain se trouve broyé par la machine infernale de l’industrie de l’avortement est donc sans conséquence ? Le massacre des bébés phoques est, à juste titre, une honte pour l’humanité. Les dizaines, et probablement centaines de millions d’enfants avortés depuis le vote des lois infâmes de l’avortement, ne sont-ils pas une honte encore bien plus grande ? Lutter contre l’un et laisser faire l’autre, n’est-ce pas une forme de schizophrénie ? Notre maison commune survivrait à cela ?
 
Avoir légalisé l’avortement, le promouvoir et chercher à l’imposer à ces pays qui sont encore enfermés dans ce qu’on appelle avec dérision un conservatisme désespérément démodé est l’exemple le plus affreux d’une idéologie devenue économie. Le respect de la vie se doit d’être intégral. Nous ne pouvons défendre l’embryon humain et détruire la nature qui devra lui servir de maison. Et nous ne pouvons défendre les pandas, les baleines et les abeilles tout en restant amorphes devant le massacre des hommes. L’écologie doit être intégrale, ou elle ne sera pas.

Le respect de la nature ne peut être partial.






[1] Voir les articles du professeur norvégien Tom V. Segalstad à http://folk.uio.no/tomvs/esef/esef0.htm.


[2] L’affirmation est de Dr Hans Labohm, un économiste spécialisé dans les questions climatiques lors d’une conférence à Bruxelles il y a quelques années. Voir le site suivant : http://notrickszone.com/2012/12/07/dr-hans-labohm-on-scepticism-in-europe-the-tide-is-turning-very-much-alive-and-kicking/

jeudi 14 mars 2013

Ce que le nouveau pape ne sera pas


Prenant de court tous les spécialistes et autres “papateurs”, le conclave a accouché d’un nouveau pape presqu’inconnu. C’est une occasion rêvée pour les mêmes commentateurs de nous dire ce que sera, ou devrait être, le nouvel occupant du trône de Saint Pierre. Chez nous, cela se fait à grand renfort de spécialistes de tout aloi, même si les “modernes” ont manifestement la côte de notre RTBF national, à côté des représentants du culte laïc qui y sont tout particulièrement en odeur de sainteté.
  • Soit dit en passant pour les lecteurs non-belges : En Belgique, l’état reconnaît et subventionne plusieurs cultes. Parmi eux se trouve aussi “le culte” laïc qui organise d’ailleurs, tout comme les autres cultes, des baptêmes, des mariages, des funérailles etc. Quand on invite des responsables de culte à débattre sur une question de culte, comme les événements autour de la démission et de l’élection du pape, on invite régulièrement, et parfois majoritairement, des représentants du culte laïc dont l’opinion sur un problème catholique interne est apparemment jugée incontournable.

Permettez-moi de ne pas ajouter mon grain de sel à la discussion de ce que devrait être le nouveau pape. Je ne suis pas Catholique et ce n’est donc pas à moi d’en parler. Non pas qu’il n’y aurait rien à dire. A entendre ce que la Radio et Télévision belge juge important de faire passer comme message, j’ai l’impression qu’on voudrait surtout que le prochain pape soit tout sauf … catholique ! Qu’il parle des pauvres, très bien. Mais qu’il soit un conservateur sur le plan éthique, quelle idée épouvantable ! Pourtant, qu’on le veuille ou non, l’éthique catholique, celle qui est enseignée par le catéchisme officiel de l’Eglise catholique est une éthique diamétralement opposée à ce que nos pays occidentaux voudraient rendre obligatoire, dans un élan “démocratique” (démoncratique ?) remarquable. En tant que pasteur protestant, les positions éthiques du pape précédent, comme probablement celles du nouveau pape sont justement la chose par excellence (la seule chose ?) où entre Chrétiens d’obédience différente on peut, et on devrait, se retrouver.

Cela étant dit, j’aimerais dire ce que, de toute façon, le nouveau pape ne sera pas.

Il ne sera pas le chef de la Chrétienté
On oublie parfois un peu vite dans nos pays à arrière-plan catholique, que la Chrétienté n’est pas que catholique. Le pape est tout juste le chef de l’Eglise catholique. Une Eglise de plus d’un milliard de chrétiens? Je l’ignore. La statistique est un domaine difficile. Et le monde n’est plus ce qu’il était, y compris le monde catholique. Le nouveau pape, sera-t-il le chef de tous les Catholiques ? On devrait en douter, et notamment sous nos latitudes. Un pape “conservateur” ne sera pas suivi comme chef par les Catholiques libéraux et modernes, ni un pape libéral par les Catholiques conservateurs. Et combien y a-t-il aujourd’hui de Catholiques qui sont en fait leur propre pape ?
Qui est vraiment le chef de l’Eglise ? C’est sans doute un peu dur à admettre, mais la Bible ne laisse pas l’ombre d’un doute : Christ est le Chef de l’Eglise, et il n’a jamais confié cette position à qui que ce soit d’autre. Voici ce que dit la Bible : Le Christ est placé bien au-dessus de toute Autorité, de toute Puissance, de toute Domination et de toute Souveraineté : au-dessus de tout nom qui puisse être cité, non seulement dans le monde présent, mais aussi dans le monde à venir. Dieu a tout placé sous ses pieds, et ce Christ qui domine toutes choses, il l’a donné pour chef à l’Eglise qui est son corps, lui en qui habite la plénitude du Dieu qui remplit tout en tous. (Ephésiens 1.21-23)
Non, il n’y a eu pas de trône vacant pour un vicaire (= remplaçant) de Christ. Et si tant est qu’il y ait un vicaire, ne serait-il pas l’Esprit-Saint ?

Il ne sera pas le successeur de Saint Pierre
Le pape, celui-ci ou un autre, n’est pas et ne sera jamais le successeur de l’apôtre Pierre. Pour la simple raison que l’apôtre Pierre n’a jamais été évêque de Rome et qu’il n’a jamais eu des successeurs. L’Eglise n’est pas fondée sur Pierre. “Tu es Pierre et sur cette pierre je bâtirai mon Eglise” (Matthieu 16.18) ne veut pas dire : “Sur toi je bâtirai mon Eglise.” Le Catéchisme de l’Eglise Catholique, œuvre de Jean-Paul II et du futur Benoît XVI, dit au § 424 : “… nous croyons et confessons au sujet de Jésus : ‘Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant’ (Matthieu 16.16). C’est sur le roc de cette foi, confessée par S. Pierre, que le Christ a bâti son Eglise.” Sur quel roc est bâtie l’Eglise, sur le roc de la confession de Pierre, ou sur le roc qu’est l’apôtre ? Le Catéchisme dit en fait les deux. Mais seule la première interprétation a été soutenue au travers de l’histoire et s’accorde avec le reste du Nouveau Testament. La deuxième interprétation est l’apanage de la papauté naissante afin de mieux asseoir son pouvoir.
Aucune promesse n’a jamais été donnée à Pierre au sujet d’un éventuel successeur. Comme il était marié, il a peut-être eu des enfants. Son fils spirituel était Marc, l’évangéliste.[1] Mais l’Eglise ne s’attendait nullement à ce qu’un successeur soit désigné ou découvert. Bibliquement, la question de la succession de Pierre est close.
L’Eglise n’est pas bâtie sur le fondement de Pierre et de ses hypothétiques successeurs. La Bible dit : Dieu vous a intégrés à l’édifice qu’il construit sur le fondement que sont les apôtres, ses prophètes, et dont Jésus-Christ lui-même est la pierre principale. (Ephésiens 2.20)

Il ne sera pas infaillible
Le ministère de Pierre était-il caractérisé par cette capacité remarquable ? De toute évidence, la réponse doit être négative. Là où son jugement était mis en question en matière de foi et de mœurs, en Galates 2, l’apôtre Paul le contestait et l’a forcé à changer sa position. Et lorsque le “concile” de Jérusalem, en Actes 15, s’est réuni pour une question grave de doctrine, Pierre ne le présidait même pas; la question fut finalement tranchée, non par un rappel de sa position à lui, bien que celle-ci était manifestement juste, mais par un appel à l’Ecriture.
Vatican II (Lumen Gentium 25) rappelle que “l’assentiment religieux de la volonté et de l’intelligence est dû, à un titre singulier, au magistère authentique du Souverain Pontife, même lorsque celui-ci ne parle pas Ex cathedra...” Mais quel homme peut supporter un tel poids ? L’histoire et la nature humaine nous répètent suffisamment souvent à quel point l’homme est faillible, même quand il est pape. Il a déjà été vu qu’un pape a été condamné par un concile œcuménique pour hérésie …

Il ne possèdera pas les clefs du Royaume de Dieu
En Apocalypse 3.7, bien après la mort de Pierre, Christ se présente à l’apôtre Jean comme celui qui a la clé de David avec le pouvoir d’ouvrir et de fermer. Apparemment, il n’a pas prêté cette clé à Pierre et encore moins à ses hypothétiques successeurs.
Cependant, “les clefs du royaume” sont bel et bien données à Pierre, et à lui seulement : Je te donnerai les clés du royaume des cieux : tous ceux que tu excluras sur la terre auront été exclus aux yeux de Dieu et tous ceux que tu accueilleras sur la terre auront été accueillis aux yeux de Dieu. (Matthieu 16.19) Comment en voyons-nous l’usage dans le Nouveau Testament ? Comment ouvre-t-il les portes à qui que ce soit ?
En Actes 2, 8 et 10, l’apôtre Pierre est la personne clef dans l’expansion de l’Eglise parmi les Juifs, les Samaritains et les païens (cf. Actes 1.8). Ensuite, dès Actes 13, il disparaît du récit. Ses lettres n’apportent aucune autre lumière sur cette question. N’est-il pas évident dès lors que le pouvoir des clefs concerne le rôle de l’apôtre dans l’évangélisation ? La discussion en Actes 11.1-18 ne va-t-elle pas dans ce sens ? Et en Actes 15.7, Pierre semble tirer la même conclusion.
Personne en dehors de Christ n’a le pouvoir d’exclure quelqu’un du royaume de Dieu. Personne n’a ce pouvoir judiciaire et spirituel dans l’Eglise universelle, sinon Christ seul par son Esprit. Nous serions tentés d’y ajouter : heureusement !

Sera-t-il un Chrétien ?
Quelle question incongrue ! Pourtant, il nous faut poser cette question. Permettez-moi de la poser d’abord dans l’histoire. 
Pie XII était-il Chrétien ? Sans aucun doute si la question veut seulement dire : Faisait-il partie de la Chrétienté. Mais est-ce poser la question de la bonne façon ? Un pape qui laisse son monde (ancien nonce apostolique à Berlin, il connaissait plutôt bien le régime Nazi) exterminer le peuple de Dieu, est-il Chrétien ? Pensez à la parole de Jésus : Alors il leur répondra : Vraiment, je vous l’assure : chaque fois que vous n’avez pas fait cela au moindre de ceux que voici, c’est à moi que vous avez manqué de le faire. Et ils s’en iront au châtiment éternel. Tandis que les justes entreront dans la vie éternelle. (Matthieu 25.45,46)
Jean-Paul II, était-il Chrétien ? Sa devise était : Totum tuus, tout entier à toi. Dit de Christ, cela plaide en effet en faveur d’une foi chrétienne au sens biblique du mot. Mais sa devise concernait la vierge … Alors, Chrétien, ou “Marien” ?
Le nouveau pape a quelques similitudes avec Jean-Paul I, le pape qui n’a pas survécu à ses réformes (qui, elles, ne lui ont pas survécu non plus).[2] Etait-il Chrétien ? Je l’ignore. Mais je suggère que le nouveau pape devrait écrire au-dessus de son lit : “Souviens-toi de Jean-Paul I”.
Sera-t-il Chrétien ? Ce sera son plus grand défi.

Voir sur cette question mon Le Catéchisme de l’Eglise Catholique, un autre  Evangile ? pp 37-49, librement accessible sur mon site www.croiretcomprendre.be.



[1] Cf. Marc 1.30; 1 Corinthiens 9.5, 1 Pierre 5.13
[2] Il faudrait lire absolument le livre de David Yallop, Au nom de Dieu, Christian Bourgois éditeur, 1984.

mercredi 13 mars 2013

Pire qu’une catastrophe nucléaire ? La bombe démographique.


Article supplémentaire à la fin de ce post

Il n’est guère étonnant que pour l’anniversaire de la catastrophe de Fukushima on reparle partout des possibles désastres nucléaires. Encore qu’il ne faut pas oublier que les 19.000 victimes l’ont été principalement à cause du tsunami.

Cependant, pire nous guette ailleurs. Pire qu’une catastrophe nucléaire ? N’est-ce pas exagéré ?

Mara Hvistendahl est correspondante du magazine américain Science, basée en Chine. Elle est l’auteure du livre  Unnatural Selection: Choosing Boys Over Girls, and the Consequences of a World Full of Men (La sélection non naturelle : le choix des garçons à la place des filles et les conséquences d’un monde rempli d’hommes), PublicAffairs 2011. Elle y raconte ce qui se passe actuellement dans un certain nombre de pays, dont les deux nations les plus peuplées au monde, la Chine et l’Inde. Encouragé et rendu possible par les techniques développées et exportées par l’Occident, un drame démographique se joue à nos portes.

Le rapport naturel de naissances se situe entre 104 et 106 garçons pour 100 filles. Ce rapport est tellement stable que tout changement est cause d’inquiétude. Ce rapport change, par exemple, après une guerre, mais revient ensuite aux proportions normales. Cependant, depuis un certain temps, ce taux est sujet à des changements importants et durables. En Chine, il est actuellement de 121/100. En Inde de 112/100. En Géorgie de 118/100 et en Arménie de 120/100. Mondialement, le taux est aujourd’hui de 107/100. De tels taux sont biologiquement insupportables, selon Hvistendahl. Il manque actuellement, depuis les années ’70, quelques 163 millions de filles dans le monde. Ce chiffre correspond à l’ensemble des femmes vivant aux Etats-Unis. La Chine et l’Inde ont chacune entre 20 et 30 millions de jeunes hommes en excès. Des hommes qui ne trouveront pas d’épouse. En Chine, on les appelle les Fenqing, les jeunes gens en colère.

Le résultat ? Ceux qui en ont les moyens se trouveront des femmes là où ils peuvent en trouver. Hvistendahl rapporte le cas de femmes vietnamiennes en vente sur ebay au Taiwan pour 5.400$... D’autres femmes se trouvent de plus en plus forcées dans les circuits de prostitution.

D’où vient le problème ? Il y a la politique chinoise qui limite à un seul le nombre des enfants avec des avortements forcés à la clé. Il faudrait y ajouter les avortements sélectifs devenus possibles avec le développement des échographies (en Asie, plus de 95% de tous les avortements durant ces 50 dernières années étaient des avortements sélectifs afin de choisir le sexe de l’enfant). Et que dire des politiques de Planning Familial, importées de l’Occident parce qu’il faut absolument limiter les naissances, peu importe les moyens – stérilisations forcées, avortements ? Cela ne se passe pas seulement en Orient. Aux Etats-Unis, cela s’étend à certaines couches de la population. La politique de l’avortement sélectif devient peu à peu un argument de vente, telle cette clinique de fertilité à Los Angeles qui annonce : “Soyez sûr que votre prochain enfant aura le genre que vous désirez”.

Ajoutez à cela l’effondrement général des taux de naissances dans nos pays. Le résultat n’est pas seulement alarmant, il est catastrophique. Une véritable bombe démographique est posée sous notre monde. Il n’y a pas que la colère des jeunes gens chinois. Eux ne forment que la petite partie visible de l’iceberg. Une autre colère gronde. Considérez le chiffre suivant: chaque année, environ un quart, 25%, de tous les enfants conçus sont avortés. Non pas parce que la mère est en danger grave. Non, la plupart de ces avortements sont faits pour des raisons peu avouables : le confort, la pression brutale des familles et des pères, la préférence sexuelle. Une société qui hait à ce point ses propres enfants court à la ruine. La colère qu’elle provoque n’est pas seulement celle des hommes. C’est celle de Dieu.  Ce que Dieu dit à Israël dans les prophètes, il le dit à notre monde : “Prépare-toi à la rencontre de ton Dieu !”

Est-il encore possible de redresser la barre ? Cela semble peu probable. Si déjà c’était possible, il faudrait pour cela opérer un revirement total de la politique pro-avortement bien enracinée dans notre (in)culture occidentale et renoncer au rêve de l’héritier mâle en Orient. Y a-t-il encore le ressort moral pour un tel retournement radical ?  Les tendances actuelles ne nous encouragent pas à y croire. Nous sommes destinés à la perdition et avec le secours des moyens techniques modernes, le monde semble préférer y aller en TGV.

Dans la cathédrale de Durham en Angleterre se trouve un manuscrit avec une collection de proverbes en vieil Anglais, datant du XIme siècle. Un de ces proverbes dit : “L’homme fait comme il est lorsqu’il peut faire comme il veut.” Quand la technique rend possible des horreurs et que les fondements moraux sont sciemment renversés, non seulement l’homme ne fera pas mieux que ces ancêtres, il fera infiniment pire. Et un jour, il lui faudra payer. C. S. Lewis, en son temps professeur à Cambridge, écrit dans son livre Le grand divorce : “Dieu finira par donner aux gens ce qu’ils désirent. Mais ils pourraient ne pas aimer ce qu’ils recevront.”


Le désastre démographique européen – une menace pour le monde ?
Oct 09, 2016

Depuis une quinzaine d’année la France s’enorgueillissait de sa vitalité démographique. Vers la fin des années 2000, elle était un des rares pays développés à approcher le seuil de 2,1 enfants par femme en âge de procréer.

Depuis 2010, c’est reparti en baisse sensible. En 2015, le nombre de naissances en France métropolitaine a péniblement atteint 762,000 contre 802,000 en 2010. L’accroissement naturel n’a été que de 175,000 personnes, le chiffre le plus bas depuis 1945 et le taux de natalité n’était que de 11,9 pour 1000 – le plus bas depuis 1917 quand la natalité s’était effondrée parce que les hommes étaient à la guerre.

2016 ne s’annonce pas mieux avec une baisse de presque 2% des naissances sur les 8 premiers mois de l’année.

Malheureusement les chiffres ne nous donnent pas de répartition religieuse et ethnique – contrairement à la plupart des autres pays développés – donc on peut difficilement dire si cette baisse est générale ou affecte plus certains secteurs.

Il est quand même possible d’avoir une petite idée. Selon l’INSEE, le nombre de naissances dont les deux parents sont nés en France est passé de 583,600 en 2010, à 535,300 en 2015 tandis que les naissances dont les deux parents sont nés hors de l’Union Européenne (essentiellement Maghreb, Afrique etc.) sont passées de 79,659 a 96,750. Si on ajoute les naissances dont au moins un parent est né hors de l’UE – on est passé de 191,000 à 196,000. Tous ces gens hors-UE ne sont pas musulmans, mais en recoupant avec d’autres statistiques c’est la grande majorité et cela n’inclut pas les enfants des musulmans nés eux mêmes en France.

Il semble donc que l’effondrement de la natalité touche les Français dits “de souche” ou d’origine européenne qui s’alignent sur l’ultra-basse natalité générale du continent tandis que la communauté musulmane, supposément 6 à 9% de la population, représente au moins 25% des naissances.

Et dans le reste de l’Europe, la situation n’est guère meilleure. Les Pays-Bas ont une population d’environ 17 millions d’habitants, le double d’Israël, et pourtant ils ont fait en 2015 moins d’enfants que l’Etat hébreu (170,000 contre 180,000). Le pays publie des statistiques ethniques. On apprend que la part de Hollandais ethniques est tombée à 78% en 2015 et que les naissances non-européennes dépassent 20%.

L’Autriche est un pays de 8,7 millions d’habitants, à peu près comme Israël. Le nombre d’enfants n’a été l’an passé que de 84,000. La natalité s’est effondrée au début des années 70 et depuis la croissance démographique est quasi nulle. Mais le pays a quand même connu une croissance démographique de 1,2 million d’habitants. 20% des habitants de l’Autriche sont aujourd’hui immigrants ou fils d’immigrants.

Ces exemples reflètent la situation des 28 pays de l’Union européenne et de ses 510 millions d’habitants. Hors immigration, la croissance démographique naturelle était négative en 2015 – ce qui signifie qu’il y a eu plus de décès que de naissances. Malgré tout, la population a légèrement augmenté grâce à l’arrivée de près de 2 millions d’immigrés extra-européens.  Il y a évidemment des différences entre les pays, certains, à l’est surtout, conjuguent basse natalité et forte émigration, tandis qu’à l’ouest la situation est plus variée au niveau de la natalité (de très basse à juste basse) mais l’immigration (intra et extra européenne) est généralement positive.

Au vu de ces chiffres, certains s’inquiètent d’une possible islamisation de l’Europe et d’un “grand remplacement” de sa population par des immigrés à forte natalité venus d’Afrique et d’Asie. La situation est plus complexe et le risque de voir une Europe musulmane de notre vivant est quasi nulle sauf bouleversement imprévisible. Par contre, cette faiblesse démographique aura de lourdes conséquences économiques et géopolitiques qu’il est aujourd’hui difficile à évaluer.
Sur le plan économique, le Japon nous montre la voie. Premier pays du monde à avoir vu sa population baisser pour cause de non-natalité et refus d’accepter l’immigration, il connait depuis 25 ans une stagnation économique complète couplée à une dette qui dépasse maintenant 200% du PIB. Le PIB par habitant du Japon, autrefois un des plus élevés du monde, est maintenant inférieur à celui d’Israël. Chaque pays réagira différemment, mais ce qui est certain c’est que le vieillissement général entraîne une hausse des dépenses de santé et une baisse de l’innovation et de la créativité. Comme ce qui est en train de se passer est unique dans l’histoire de l’humanité, impossible d’en dire plus pour le moment.

Une chose est certaine par contre, la civilisation occidentale traverse la plus grave crise de son existence et c’est sa survie, au sens physique du terme, qui est remise ne question.



Inde : les avortements sur base du sexe restent légion

Publié le : 26/08/2020

Auteur / Source : I. Bone ; PLOS One


















6,8 millions : tel est le déficit probable de naissances de filles en Inde, pour la période 2017-2030. En cause : la pratique massive des avortements des foetus de sexe féminin.

Dès 1970, on observe en Inde un déséquilibre en ce qui concerne le ratio garçons-filles à la naissance, dû au phénomène des avortements sélectifs sur base du sexe. Selon une étude publiée le 19 août dernier dans la revue scientifique PLOS One, ce déficit se poursuivra dans la décennie à venir, pour atteindre 6,8 millions de naissances avortées de filles entre 2017 et 2030.

A travers leur étude, l'équipe de chercheurs internationaux a pu démontrer que cette tendance est très hétérogène selon les régions (les territoires du Nord-Ouest étant les plus affectés). Parmi les 16 États et territoires indiens étudiés, l'État de l'Uttar Pradesh, le plus peuplé d'Inde, contribuera le plus au déficit des naissances féminines : 2 millions des naissances de filles manqueront entre 2017 et 2030, selon les statistiques.

Préférence pour les garçons

Dans leur analyse, deux facteurs ont été mis en exergue par les chercheurs : la préférence pour les garçons et l'évolution du taux de fécondité sur la période étudiée.

Quant au premier facteur, parmi les motifs pouvant expliquer cette préférence des familles indiennes pour la naissance de garçons, figure la dot, versée par la famille de la mariée. Même si celle-ci a été interdite en Inde depuis 1961, la dot reste une pratique courante, en particulier au sein de la classe moyenne. Celles-ci représentent des transactions estimées à plusieurs milliards de roupies chaque année.

Tests prénataux et avortement

Face à cette tendance, l'Etat indien a pourtant pris des mesures visant à lutter contre l'avortement sélectif. Parmi celles-ci, l'on retrouve l'interdiction faite aux médecins de relever le sexe du futur bébé, afin que l'information ne soit pas connue des futurs parents. Plus encore, en 2016, la Cour suprême a demandé au gouvernement indien et aux propriétaires de moteurs de recherche (Google, Yahoo, Microsoft), de faire en sorte d'empêcher les publicités relatives aux tests prénataux, leur usage étant interdit lorsque celui-ci vise à connaître le sexe de l'enfant.

Les effets de ces mesures restent toutefois limités. L'on note ainsi l'existence de nombreuses cliniques privées proposant des « formules » comprenant la réalisation d'une échographie et l'avortement du fœtus, dans le cas où l'échographie révèle qu'il s'agit d'une fille. Plus globalement, le nombre d'avortements continue d'augmenter, les critères prévus par la loi n'étant pas toujours respectés – notamment du point de vue du délai. Précisons que la loi indienne autorise l'avortement sans condition jusqu'à 12 semaines, et jusqu'à 20 semaines pour des cas particuliers (principalement relatifs à l'état de santé de la mère ou du fœtus).

Eugénisme sur base du sexe ?

Il convient de s'interroger sur le fait de savoir si cette pratique mène à une forme d'eugénisme social, non proprement lié à une anomalie génétique, mais visant à éviter les coûts supplémentaires qu'une fille peut engendrer dans cette culture.

A titre exemplatif, en 2019, sur les 216 naissances enregistrées en trois mois dans 132 villages du district indien d'Uttarkashi, aucune fille n'est née.

Les chercheurs concluent leur étude en soulignant la nécessite de mettre en place des mesures visant à combattre les préjugés sexistes existantes en prenant en compte chaque contexte régional.

Selon les projections de l'ONU, l'Inde deviendra l'Etat plus peuplé du globe au milieu de la décennie 2020.

 

Sources : jurnal.plos.orgallaincevita.orgfrance24.fr