Le culte de la Liberté

Le culte de la Liberté

lundi 29 mai 2017

Quand le futur s'écrit aujourd'hui

Un "homme nouveau", produit des labos et de l'informatique, est en train de naître avec des conséquences à faire froid dans le dos. Des gens qui ont tourné le dos à la foi chrétienne et son éthique encombrante jouent à l'apprenti sorcier pour préparer des lendemains à pleurer.
Voici deux articles pour s'en rendre compte.
Merci au service presse du CPDH qui nous déniche ses articles !

Dans le premier article, j'ai augmenté légèrement les notes selon les liens indiqués.

Le Transhumanisme : l’homme dans la tourmente


Le Transhumanisme
Les plus illustres scientifiques croyaient en une entité supérieure, une intelligence qui dictait les phénomènes découverts. Plus ils entraient dans cet univers que seul un esprit pourvu de questionnements pouvait sonder, plus ils se confortaient dans une foi. Ils étaient fascinés par ce qu’ils observaient et il n’y avait rien de plus fort que la croyance en un Dieu créateur pour soulager la fièvre que provoquaient ces découvertes. Éclairés par cette cause première de toutes choses, ils ne cessaient de s’émerveiller de ce que la nature soit intelligible à l’homme. Nicolas Copernic, Johannes Kepler, Galilée, William Harvey, Robert Boyle, John Ray, Isaac Newton, Louis Pasteur, William Thomson Kelvin et Albert Einstein nous ont apporté la vision actuelle de notre environnement et pourtant, tous croyaient en Dieu.

Au début du XXème siècle, la sécularisation [1] apparaît sous la pression d’une forte expansion scientifique – la religion s’efface en emportant avec elle l’humilité qu’elle conférait à ceux qui découvraient. Des scientifiques comme Haldane amorcent des idées où l’homme pourra contrôler son évolution en réalisant des mutations génétiques grâce à la fécondation in vitro – nous goûtons à l’ère industrielle qui nous propulsera jusqu’à aujourd’hui. En 1932, Aldous Huxley entr’ouvre une porte au grand public sur des idées dystopiques d’une société anesthésiée par le progrès scientifique avec l’apparition de son célèbre ouvrage : Le meilleur des mondes. Fin des années 60, de nouveaux mouvements religieux (NMR) comme l’astrologie, voyance, réincarnation, télépathie, expérience de mort imminente, pratiques spirites, groupes syncrétiques d’origine orientale (néo-bouddhisme, néo-hindouisme), New Age, etc. voient le jour.

Est-ce un hasard si c’est à cette même époque que Julian Huxley (biologiste et frère d’Aldous Huxley) nous a fait découvrir le mot transhumanisme ? Cette philosophie avait son autoroute toute tracée pour venir s’implanter dans notre quotidien. Nous pouvons penser qu’avec la perte d’humilité, scellée par la religion dans le cœur des plus curieux de l’époque, l’homme s’est découvert créateur. Il est convaincu de sa singularité et se crée une foi – celle de lui-même. Les outils qu’il façonne à l’aide des sciences vont tordre l’espace-temps, bouleverser son habitat et propulser sa propre condition vers un éclatement qu’il ne contrôlera plus.

Cet emballement est à l’image du monde qu’il a fait naître – un monde des finances qui étouffe la condition humaine où l’essentiel est oublié : être libre. Cette folle envie inconsidérée de tout maîtriser nous emprisonne dans un individualisme – charriant notre égo nous abîmons notre condition humaine.

Cependant, le transhumanisme des années 70, individualiste et libertarien, a évolué pour devenir aujourd’hui sensible aux aspects sociaux, sanitaires et environnementaux [2] – technoprogressisme ou transhumanisme démocratique. Ce mouvement transhumaniste même sous une forme modérée qu’une partie du milieu médical favorise, va nous conduire sur le chemin du libre échange du corps et de l’esprit : le posthumain.

Aujourd’hui
Nous sommes familiers aux idées d’une augmentation des performances et ces derniers temps le mot transhumanisme ne nous est plus étranger. Une société qui reconnaît le premier – le meilleur – mais jamais le deuxième, une société qui nous rend angoissés par les frustrations du perdant, génère une fuite du réel vers un monde artificiel que nous pouvons maîtriser en étant le meilleur.

Cette frénésie, qui soulage la souffrance de ne pas pouvoir exister suffisamment dans le monde réel, nous ôte le lien social – nous nous enfonçons dans un artefact de la vie à coup de réseaux sociaux, jeux vidéos, écrans simulant la réalité, achats en ligne, télétravail, etc. Nos politiques nous tournant le dos, ce sont les GAFA [3] qui se présentent à nous – devenus hétéronomes [4] à leurs technologies, nous fabriquons avec ces outils notre bonheur artificiel.

Aujourd’hui, penser co-évoluer avec ces techniques ne nous paraît pas extraordinaire et pour nous en convaincre, considérons la liste ci-dessous :
Prolongation de la vie,
Amélioration physique,
Amélioration cognitive,
Biométrie,
Amélioration émotionnelle,
Téléchargement de l’esprit,
Ingénierie génétique, biologie de synthèse,
Création de tissus,
Nanotechnologies, augmentations, implants, puces,
Intelligence artificielle,
Robotique,
Exploration de l’espace,
Réalité virtuelle, augmentée, mixte,
Informatique Quantique,
Nourriture synthétique – légumes modifiés,
Blockchain,
Clonage.

Êtes-vous catastrophés ?
Prenons de la hauteur et évaluons le temps qu’il nous a fallu pour passer de ces idées folles à leurs concrétisations sur l’échelle de l’humanité. Je vous invite pour cela à faire un focus sur une période de la vie d’un homme; nous y sommes presque !

Continuons à zoomer et vous voilà en 2008, au moment de souffler vos 51 ans (si vous êtes né (e) en 1957) – c’est ce temps-là qu’il a fallu pour arriver à cloner des embryons humains à partir de cellules de peau [5]. Cet exemple, représentatif de la rapide évolution de ces idées transhumanistes, nous semblait incontestablement faire partie d’une fiction cauchemardesque : nous sommes face au clonage reproductif où l’égoïsme est sublimé.
Maintenant, imaginez la même évolution sans les « lock-in » [6] de l’époque : bienvenue chez les GAFA. Car, au moment même où nous philosophons, Facebook et son PDG Mark Zuckerberg viennent d’annoncer lors de leur conférence annuelle les différents projets en développement et notamment : une interface cerveau-machine. [7] Comprenez que nous sommes en plein cœur de cette course technologique qui permettra d’augmenter l’homme et de diffuser encore un peu plus les idées transhumanistes dans notre vie quotidienne – Ray Kurzweil et la Singularity University [8], Facebook et le B8 [9] en sont les plus représentatifs.
Hier, le transhumanisme comme pensée idéologique sur l’amélioration de l’homme devient aujourd’hui un courant politique, économique et financier. Et il n’est pas seulement à craindre pour l’humanité mais aussi pour notre environnement : l’ensemble commence déjà à vaciller. Car même si les plus climato-sceptiques ont l’argument lourd pour déresponsabiliser l’activité humaine sur les bouleversements environnementaux, on observe une accélération des catastrophes (tsunamis, ouragans, canicules, séismes, Ebola, etc.)[10]
Dans tous les cas, il y aura un besoin phénoménal en énergie que nous ne parviendrons pas à obtenir sans aggraver la situation.

Nous sommes dans une mauvaise dynamique; tout du moins nos élites : 
« l’hyperglobalisation a donc transformé l’économie mondiale en un système géant hautement complexe qui connecte et décuple les risques propres à chacun des secteurs critiques […]». [11]
L’environnement, l’énergie et l’humain sont au bord d’un predicament [12].

Demain
Interconnecté, élaboré sur le même modèle et charriant notre anthropodicée [13], l’homme se dirige vers une bouffissure artificielle – un monde structuré par des algorythmes.
Le monde dans lequel nous vivons s’est construit depuis le début du XXème siècle (ère industrielle) sous une nouvelle forme : la mondialisation. Loin des tentatives d’unification de Charles Quint et décriée par les altermondialistes, elle a su s’imposer comme modèle économique. Ce phénomène a eu un impact multiple : culturel, politique, géographique et sociologique.

« La mondialisation est inéluctable et irréversible. Nous vivons déjà dans un monde d’interconnexion et d’interdépendance à l’échelle de la planète. Tout ce qui peut se passer quelque part affecte la vie et l’avenir des gens partout ailleurs. Lorsque les mesures à adopter ont évolué dans un endroit donné, il faut prendre en compte les réactions dans le reste du monde. Aucun territoire souverain, si vaste, si peuplé, si riche soit-il, ne peut protéger à lui seul ses conditions de vie, sa sécurité, sa prospérité à long terme, son modèle social ou l’existence de ses habitants. Notre dépendance mutuelle s’exerce à l’échelle mondiale […] » [14].

Comprenons que nous sommes de plus en plus cantonnés au périmètre délimité par de puissantes holdings. La finance vient d’actionner le levier idéologique du transhumanisme pour investir la révolution industrielle [15] qui a déjà commencé. Seulement, si la spéculation est trop forte, le sort de l’humain risque de voler en éclat.

Demain, notre pensée sera déposée dans une clé USB [16], uploadable, nous pourrons ainsi changer d’enveloppe ou encore diffuser notre pensée dans la toile interconnectée qu’on nous aura tissée.

Ne vous méprenez pas, les GAFA mettent énormément d’argent et d’énergie pour y parvenir : neurone formel, perceptron, etc. sont des sujets exploités. [17]
Cependant, il nous faudra dépasser ce qui fait de nous des humains pour accepter ce monde artificiel : la critique et le désir d’être libre.

L’homme dans la tourmente
Qu’est-ce que l’homme, au sens intergenre ? Pour répondre à cette question, il faut avoir le cœur sensible au mouvement humaniste. Nous nous définissons « homme » par notre humanité et c’est cela même qui nous fait nous interroger sur les risques de cette transhumance. Pierre angulaire des mouvements traitant d’éthique, la question de savoir si nous allons perdre notre humanité est au centre de la tourmente.
L’humanité désigne une vie qui conscientise sa condition d’être; libre et critique – l’homme en représente toutes les caractéristiques. Ce modèle ne sépare pas le corps de l’esprit comme l’envisage le transhumanisme. « L’”Homme” n’est pas une “nature” ou une “essence”. Il est la cristallisation généalogique provisoire et instable d’une forme de vie en évolution (…)» [18].

Le gnosticisme [19] considère le corps et la vie terrestre comme une prison dont l’homme doit se libérer pour être sauvé. C’est de ce postulat ésotérique que le mouvement transhumaniste base ses idées les plus dangereuses.

Si nous reprenons l’exemple de la reproduction de la conscience, actuellement, avec la duplication des neurones formels sous des modèles mathématiques complexes, il n’est pas possible de créer une conscience sans considérer dans son ensemble le cerveau (la matière) et la pensée – des interactions entre les deux sont observées. Pour les chercheurs les plus vigilants, il est possible de créer une structure qualitative du vécu mais sans obtenir une conscience [20].

Malheureusement, c’est avec des artefacts comme décrits précédemment que le transhumanisme veut construire un futur artificiel.
Ne sous-estimons pas ce mouvement transhumaniste qui par une idéologie scientiste et futurologiste opère une dissociation de la pensée et du cerveau : il est en passe de brouiller la frontière entre le réel et l’artificiel.

Cependant, il ne tient qu’à nous de nous informer, nous instruire et d’échanger sur le phénomène posthumain car en définitive nous sommes déjà dans la transhumance.
Nous ne devons pas non plus avoir une vision chaotique de notre futur – nous observons une recrudescence de mobilisations sur l’éthique liée à l’impact des nouvelles technologies sur l’humain.

Le fait que des espaces de dialogue – comme celui que vous êtes en train de lire – existent, est un exemple d’espoir. Alors, si notre cœur nous insuffle, encore, le sens critique et le goût de la liberté – interrogeons-nous et agissons.

Nicolas BERNARD







[1] Sciences Humaines : Les métamorphoses des croyances religieuses.
[2] IEET (Institut pour l’éthique et les technologies émergentes).
[3] GAFA, ou GAFAM, acronyme constitué des géants les plus connus (Google, Apple, Facebook, Amazon, Microsoft).
[4] Hétéronomie: le fait qu'un être vive selon des règles qui lui sont imposées, selon une "loi" subie. L'hétéronomie est l'inverse de l'autonomie, où un être vit et interagit avec le reste du monde selon sa nature propre.
[5] Revue La Recherche n° 417, mars 2008.
[6] Lock-in : la réalisation d’une dominance au niveau d’une technologie particulière ou d’un produit.
[8] Singularity university is a global community using exponential technologies to tackle the world’s biggest challenges.
[9] Facebook – B8 : Building 8 at Facebook is focused on building new hardware products to advance our mission of connecting the world. We bring together world-class experts to develop seemingly impossible products that define new categories. We drive innovation in augmented and virtual reality, artificial intelligence, connectivity and other important breakthrough areas. Our teams move fast, with aggressive and fixed timelines.
[10] Catastrophes naturelles : Bilan statistique des catastrophes naturelles survenues dans le Monde entre 2001-2015.
[11] Pablo ServigneRaphaël StevensComment tout peut s’effondrer, coll. anthropocène ed. Seuil,
[12] Predicament Revue Acropolis: L’effondrement de notre civilisation industrielle.
[13] Anthropodicée : néologisme calqué sur théodicée pour désigner une philosophie dans laquelle l'homme a pris la place occupée par Dieu dans la philosophie classique.
[14] Zygmunt Bauman. Sociologue. Il était professeur émérite à l'université de Leeds. Il est un des principaux représentants de l'École postmoderne.
[15] Rapport Mady Delvaux – La révolution industrielle.
[18] Jean-Marie SchaefferLa Fin de l’exception humaine, Paris, Gallimard, 2007. Cité in Pour une histoire naturelle de l’homme [archive], compte-rendu de lecture sur La Vie des idées.
[19] Gnosticisme : Les thèses gnostiques. La gnose (du grec gnosis = connaissance révélée) est une doctrine ésotérique, proposant à ses initiés une voie vers le salut par la connaissance de certaines vérités cachées sur Dieu, le monde et l'homme. Dans ces théories, l’homme est un être divin, qui par suite d'un événement tragique, est tombé sur terre d'où il peut se relever pour retourner à son état premier par la Révélation.
[20] Christophe Habasconférence publique – Nantes : Le Transhumanisme avec Le Grand orient de France.

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Un ovaire imprimé en 3D a permis la naissance de bébés souris

Marie-Céline Jacquier, Journaliste

 Publié le 17/05/2017

Zone de Texte: CE QU'IL FAUT RETENIR
• Des follicules ovariens ont été placés dans la matrice gélatineuse d'un ovaire imprimé en 3D.
• Des souris sans ovaires ont reçu les ovaires synthétiques ainsi fabriqués.
• Les souris ont ovulé, se sont accouplées et ont donné naissance à des petits normaux.




Des souris stériles, chez qui un ovaire imprimé en 3D a été implanté, ont donné naissance à des bébés souris en bonne santé. Une première étape avant de fabriquer des ovaires artificiels pour des patientes souffrant d’infertilité...
L’impression 3D fait des prouesses : certains s’en sont servis pour imprimer des oreilles, des os, des muscles, du cartilage... Et voilà que des scientifiques proposent maintenant de traiter des cas d’infertilité en imprimant un ovaire artificiel. L’expérience a été réussie chez la souris.
Zone de Texte: Le saviez-vous ?
Les follicules ovariens sont des structures sphériques, multicellulaires, qui contiennent un ovocyte (le gamète femelle) entouré de cellules de la granulosa et d’enveloppes : les thèques. Les cellules folliculaires produisent des hormones en réponse aux stimulations hormonales de l’axe hypothalamo-hypophysaire.
Dans la revue Nature Communications, les scientifiques de l’université Northwestern, à Chicago, décrivent comment ils ont imprimé de surprenants implants grâce à une encre gélatineuse. Les matrices poreuses ainsi obtenues devaient servir de support pour les follicules ovariens : les micropores de la matrice fournissent un espace qui peut être rempli par un follicule. La taille et la localisation des trous ont été pensées pour contenir des dizaines de follicules et permettre aux vaisseaux sanguins de se connecter aux implants.
Les souris ont été ovariectomisées (on a retiré leurs ovaires) et elles ont reçu les implants. L’ovaire artificiel permettait la maturation des ovocytes in vitro et in vivo. La vascularisation a pu se faire in vivo : les implants se sont raccordés à la circulation sanguine en une semaine. Ils ont libéré des ovocytes matures de manière naturelle à travers les pores de la structure gélatineuse, grâce à une ovulation normale.


La flèche montre le follicule dans la matrice imprimée. © Laronda et al.Nature Communications 2017 

La reproduction et l’allaitement ont lieu normalement

Les ovaires de synthèse ont donc restauré la fonction ovarienne chez les souris stériles, sans que des hormones n’aient été données artificiellement aux souris. L’ovulation s’est faite grâce aux hormones produites dans l’organisme de l’animal.
Sept souris se sont accouplées après avoir reçu leurs ovaires artificiels ; trois d’entre elles ont donné naissance à des bébés souris qui s’étaient développés à partir d’ovules produits par les implants. Les bébés souris ont été allaités normalement par leur mère et se sont même reproduits plus tard.
Pour l’heure, on ne sait pas si cette approche fonctionnerait dans le cas de l’espèce humaine, où les follicules sont bien plus gros. Mais ce travail franchit une nouvelle étape pour permettre à des jeunes femmes d’avoir des enfants, notamment après un traitement anti-cancer. En effet, une chimiothérapie et de hautes doses de radiations peuvent détruire les ovocytes d’une femme; ces traitements anti-cancer augmentent les risques d’infertilité ou de ménopause précoce.

Le premier tissu cardiaque synthétique et fonctionnel imprimé en 3D  Des chercheurs de l’université d’Harvard, aux États-Unis, ont créé un tissu cardiaque humain intégrant une puce associée à des capteurs. Imprimé en 3D, l’ensemble permet de simuler des dysfonctionnements et d’analyser l’efficacité et les conséquences d’un traitement médical sur la durée. 


mardi 23 mai 2017

En Arabie saoudite, Donald Trump a décapité 50 pays musulmans

Le discours du président Trump n'a pas reçu beaucoup d'attention ici dans nos pays. Comme, de toute façon, Trump ne peut rien faire de bon, que le mieux serait qu'il parte, démis de ses fonctions, on ne retiendra rien de très conséquent de ce qu'il peut dire. Ne parle-t-il pas seulement par Twitter ? Or, le discours en Arabie Saoudite était tout sauf une ligne de Twitter. Peut-être était-ce tout simplement trop long pour nos héros médiatiques ! Ou trop compliqué, du fait qu'il a mentionné des choses dont on ne veut rien savoir par ici.

Alors, voici la partie de son discours que l'on ne trouvera pas facilement ailleurs. Merci à Dreuz de nous l'avoir traduit.


A Riyad, devant le roi d’Arabie saoudite et 50 dirigeants de pays musulmans, le Président américain a fait discours historique, puissant et sans compromis, d’une intelligence, d’une finesse et d’un réalisme que personne n’a jamais osé prononcer.

Trump s’est adressé au monde musulman comme s’il parlait à des enfants, de façon ferme mais respectueuse.

Il a donné aux dirigeants musulmans réunis une leçon de morale, tout en insistant sur le fait que « l’Amérique ne cherchera pas à imposer son mode de vie sur les autres, mais à tendre la main dans un esprit de coopération et de confiance ». En expliquant qu’il n’entend pas que les Etats-Unis leur dictent ou tentent de réformer leur façon de vivre – un virage à 180° par rapport aux néo-conservateurs qui voulaient démocratiser l’Irak, ou à celui d’Obama qui voulait incliner l’Amérique en direction de l’islam, Trump a habilement malaxé le cuir des leaders pour les préparer à entendre ce qu’il est venu leur dire…

Les dépêches ont été très oublieuses des parties les plus importantes de son discours : l’évocation du christianisme, du judaïsme, d’Israël et de Jérusalem, du terrorisme islamique

Avec élégance et fermeté, le Président américain a fait ce qu’aucun homme politique occidental n’avait jamais fait ni même songé à faire : il a remis à leur place 50 leaders musulmans, y compris le roi d’Arabie saoudite, médusés, subjugués par autant de force et de résolution, alors que son prédécesseur leur faisait des courbettes.

Pour des raisons évidentes – éviter la désinformation extrême qui entoure tout ce qui touche au Président Trump, j’ai préféré regarder son discours plutôt que me fier aux retranscriptions et commentaires politiques. Grand bien m’en fit, puisque les dépêches ont été très oublieuses des parties les plus importantes de son discours : l’évocation du christianisme, du judaïsme, d’Israël et de Jérusalem, du terrorisme islamique, et semblent n’avoir retenu que la partie où Trump pointe son doigt vers l’Iran.

Après le narratif banal du roi Salman (Islam religion de paix et de tolérance bla bla bla), Trump a consacré la première partie de son discours à – littéralement – passer la brosse à reluire au roi d’Arabie pour ses « mots extraordinaires », l’accueil fabuleux que le « magnifique royaume d’Arabie » lui a réservé, et dont « les mots ne rendent pas justice de la grandeur de ce remarquable lieu et l’incroyable hospitalité qui lui a été offerte ».

Puis Trump est passé à la partie la plus intéressante – et réjouissante – au plan géopolitique, dont voici les extraits les plus significatifs :

« Notre but est de former une coalition de nations qui partagent le désir d’écraser l’extrémisme et d’apporter à nos enfants un futur d’espoir qui honore Dieu.
Et cette réunion historique et sans précédent de leaders — unique dans l’histoire des nations —est un symbole envoyé au monde de notre respect mutuel et de notre commune volonté.

[…]

Hier, nous avons signé des accords par lesquels le royaume va investir près de 400 milliards de dollars dans nos deux pays et créer plusieurs milliers d’emplois en Amérique et en Arabie saoudite.

[…]

Plus tard aujourd’hui, nous allons à nouveau marquer l’Histoire en ouvrant un nouveau Centre destiné à combattre l’idéologie extrémiste — situé ici, dans la partie centrale du monde islamique. Ce nouveau centre, unique en son genre, représente une déclaration claire que les pays à majorité musulmane doivent être à l’avant-scène du combat contre la radicalisation, et je veux exprimer ma gratitude au roi Salman pour sa puissante démonstration de leader.

[…]

Nous ne sommes pas ici en donneur des leçons — nous ne sommes pas ici pour dire aux autres peuple comment ils doivent vivre, ce qu’ils doivent faire, ce qu’ils doivent être, ou qui ils doivent vénérer. Au lieu de ça, nous sommes ici pour offrir un partenariat — basé sur nos intérêts et nos valeurs communs — la poursuite d’un meilleur futur pour chacun de nous.

[…]

Les jeunes garçons et filles musulmans devraient être libérés de la peur, être à l’abri de la violence, et les innocents protégés de la haine. Et les jeunes hommes et femmes musulmans devraient avoir la possibilité de construire une nouvelle ère de prospérité pour eux-mêmes et les leurs.

Avec l’aide de Dieu, ce sommet marquera le début de la fin pour ceux qui pratiquent la terreur et répandent leur vile croyance. Et par la même occasion, nous prions pour que cette rencontre unique puisse un jour être évoquée comme le début de la paix au Moyen-Orient — et peut-être, même partout dans le monde.
Mais ce futur ne peut être atteint que si l’on vainc le terrorisme et l’idéologie qui le pousse.

[…]

Le vrai coût de l’Etat islamique, d’Al Qaeda, du Hezbollah, du Hamas, et de tant d’autres, ne doit pas seulement être compté en nombre de morts. Il doit aussi être compté en générations de rêves disparus.
Chaque fois qu’un terroriste tue un innocent, et invoque fallacieusement le nom de Dieu, c devrait être une insulte envers tout croyant.

Les terroristes ne vénèrent pas Dieu mais la mort.
Ceci n’est pas une bataille entre différentes fois, entre différentes sectes ou différentes civilisations.
C’est une bataille entre des barbares criminels qui cherchent à éliminer la vie humaine, et des personnes décentes, de toutes les religions, qui cherchent à la protéger.
Ceci est une bataille entre le bien et le mal.
Quand nous découvrons les scènes de destruction après un attentat terroriste, nous ne voyons pas les signes que ceux qui ont été tués étaient juifs ou chrétiens, chiites ou sunnites. 
Quand nous voyons le flot de sang innocent pénétrer cette terre ancienne, nous ne pouvons pas voir la croyance ou la secte ou la tribu des victimes — nous ne voyons qu’une chose : ils étaient des enfants de Dieu dont la mort est une insulte à tout ce qui est saint.

Mais nous ne pourrons vaincre ces forces du mal que si les gens de bien sont unis et forts — et si tout le monde dans cette salle remplit une part équitable des responsabilités qui lui incombent et assume sa part du fardeau.
Le terrorisme s’est étendu dans le monde. Mais le chemin de la paix commence exactement ici, sur cette terre ancienne, cette terre sacré.

L’Amérique est prête à vous assister dans la poursuite de nos intérêts communs et de notre sécurité commune.
Mais les nations du Moyen-Orient ne doivent pas attendre que l’Amérique écrase cet ennemi pour eux. Les nations du Moyen-Orient devront décider quel genre de futur ils veulent pour eux-mêmes, pour leurs pays, et pour leurs enfants.
C’est un choix entre deux futurs — et c’est un choix que l’Amérique ne PEUT PAS faire à votre place.

Et cela veut dire aussi se dresser ensemble contre le meurtre d’innocents musulmans, l’oppression des femmes, la persécution des juifs, et le massacre des chrétiens

Un meilleur futur n’est possible que si vos nations se débarrassent du terrorisme et des extrémistes. JETEZ – LES – DEHORS.
JETEZ LES HORS de vos lieux de culte.
JETEZ LES HORS de vos communautés.
JETEZ LES HORS de vos terres saintes, et
JETEZ LES HORS DE CETTE TERRE.
Les pays musulmans doivent être prêts à assumer leurs responsabilités, s’ils veulent que nous vainquions le terrorisme et que nous envoyions cette idéologie perverse dans l’obscurité.
Chaque pays de cette région a un devoir absolu de s’assurer que les terroristes ne trouvent aucun abri sur leur sol.

[…]

Cela veut dire affronter honnêtement la crise de l’extrémisme islamique et les groupes terroristes islamiques qu’il inspire. Et cela veut dire aussi se dresser ensemble contre le meurtre d’innocents musulmans, l’oppression des femmes, la persécution des juifs, et le massacre des chrétiens.

[…]

Du Liban à l’Irak et au Yémen, l’Iran finance, arme et entraîne des terroristes, des milices, et d’autres groupes extrémistes qui sème la destruction et le chaos partout dans la région. Pendant des décennies, l’Iran a jeté de l’huile sur le feu des conflit sectaires et sur la terreur.
L’Iran est un gouvernement qui parle ouvertement de meurtre de masse, qui promet de détruire Israël, qui hurle mort à l’Amérique, et apporte la ruine de nombreux leaders et nations présents dans cette salle.
Tant que le régime iranien ne sera pas d’accord pour être un partenaire pour la paix, toutes les nations doivent travailler pour isoler l’Iran, refuser son financement du terrorisme, et prier pour le jour où le peuple iranien aura le gouvernement juste et droit qu’il mérite.

[…]

Les leaders religieux doivent être très clairs là dessus : la barbarie n’apportera aucune gloire – l’adoration du mal ne vous apportera aucune dignité. Si vous choisissez le chemin de la terreur, votre vie sera vide, votre vie sera courte, et VOTRE AME SERA CONDAMNEE. [Ici, je dois faire une parenthèse importante : peu de gens savent que le musulman très pratiquant ne craint pas la mort, contrairement à l’Occidental, il craint l’enfer. Et c’est exactement à cette crainte cauchemardesque que le Président Trump fait référence ici]
Pendant des siècles, le Moyen-Orient a été le lieu où vivaient côte à côte les Chrétiens, les musulmans et les juifs. Nous devons pratiquer la tolérance et nous respecter les uns les autres à nouveau — et faire de cette région un endroit ou chaque homme ou femme, quelque soit sa foi et son ethnie, puisse vivre dans la dignité et l’espoir. [Songez que Trump dit cela devant le roi d’Arabie saoudite et de 50 pays musulmans qui ont chassés les juifs et les chrétiens et traitent les femmes comme des êtres de seconde zone]
Dans cet esprit, après avoir conclu ma visite à Riyad, je me rendrais à Jérusalem et Bethlehem, puis au Vatican — pour visiter de nombreux lieux saints des trois religions Abrahamiques.
Si ces trois religions peuvent se joindre et coopérer, alors la paix dans ce monde est une chose possible – y compris la paix entre les Israéliens et les Palestiniens. Je rencontrerai le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et le président palestinien Mahmoud Abbas.

[…]

Mais aucune discussion pour écraser cette menace terroriste ne serait complète sans mentionner le gouvernement qui donne aux terroristes — un lieu protégé, un soutien financier, et la stature sociale dont ils ont besoin pour recruter. C’est un régime qui est responsable pour beaucoup d’instabilité dans la région. Je parle évidemment de l’Iran.

Serons nous indifférents à la présence du mal? Serons-nous là pour protéger nos citoyens de cette violente idéologie ? Laisserons nous son venin se déverser sur nos sociétés ? Le laisserons-nous détruire les lieux les plus saints de la terre ? Si nous ne confrontons pas cette terreur mortelle, nous savons quel futur nous aurons — plus de souffrance et de désespoir. Mais si nous agissons — si nous quittons cette magnifique salle unifiés et déterminés à faire ce qui est nécessaire pour détruire cette terreur qui menace le monde — alors il n’existera aucune limite pour notre futur et nos citoyens.


Publié par Jean-Patrick Grumberg le 22 mai 2017
Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Jean-Patrick Grumberg pour Dreuz.info.

vendredi 12 mai 2017

Emmanuel Macron ou le retour de Dionysos, esquisse d’un portrait philosophique

Via via, j'ai reçu l'article suivant sur Emmanuel Macron, le bientôt président de la République française. Il m'a semblé très pertinent, raison que je vous le livre ici intégralement.

Dans son livre référence L’essence du politique (Dalloz, 2003), Julien Freund caractérise l’action politique autour de trois dimensions fondamentales : la relation du commandement et de l’obéissance, la relation du privé et du public, la relation de l’ami et de l’ennemi. Lorsqu’il s’agit des ennemis, il importe de nommer autant ceux à l’intérieur que ceux à l’extérieur du pays.

Nous allons examiner quels sont les ennemis désignés par monsieur Macron et nous chercherons à en déduire sa vision de l’homme et du monde.

Nous nous appuierons pour cela principalement sur deux textes : sa biographie Révolution publiée aux éditions XO en 2016, et sa Lettre ouverte aux LGBTI du 16 avril 2017 (https://en-marche.fr/article/lettre-ouverte-emmanuel-macron-lgbti).


1. Qui sont les ennemis de monsieur Macron ?
Examinons ses déclarations dans sa Lettre ouverte aux LBGTI pour les ennemis intérieurs :
·        « Près de quatre ans après le déchaînement de réactions anti-LGBTI ayant entouré le vote de la loi ouvrant le mariage et l’adoption aux couples de même sexe … »
·        « Si nous pensions qu’elle serait suffisante pour renvoyer les anti-LGBTI à un lointain souvenir, nous nous sommes collectivement trompés. »
·        « Je mènerai une lutte intraitable contre la haine envers les LGBTI. »
·        « Ce combat contre la haine envers les LGBTI aura pour fer de lance l’éducation. »
·        « Ce combat contre la haine envers les LGBTI aura pour bouclier la justice. »
·        «  des combats subsistent, je suis décidé à les mener … »
·        «  Vous l’avez compris, ma priorité sera la lutte implacable contre les anti-LGBTI dans toutes leurs dimensions. »

Pour ce qui est des ennemis extérieurs, il les désigne dans un entretien accordé à Ouest France le 27/04/2017 :
·        «Je veux que sur le non-respect des droits et des valeurs de lUnion européenne, des sanctions soient prises. Les traités le prévoient. On ne peut pas avoir une Europe qui débat de la décimale après la virgule et qui, lorsque vous avez un pays membre qui se comporte comme la Pologne ou la Hongrie, sur des sujets liés à l’université, aux réfugiés, à nos valeurs fondamentales, on décide de ne rien faire. »

Parmi les pays de l’Union Européenne, la Pologne pour ses positions sur l’avortement, et la Hongrie pour son refus d’une hospitalité inconditionnelle théorisée par Derrida, sont les deux adversaires désignés.

2. Une véritable déclaration de guerre
En désignant son ennemi – les anti-LGBTI – et en utilisant un vocabulaire de combat (fer, lance, bouclier, lutte), Emmanuel Macron vient de déclarer la guerre à son ennemi intérieur et à ses éventuels alliés extérieurs.
A ceux qui voudraient l’ignorer, écoutons l’analyse de Julien Freund de la lutte politique, de la dialectique entre l’ami et l’ennemi (propos rapporté par Pierre-André Taguieff dans son livre Julien Freund : au cœur du politique, éditions La Table Ronde, 2008): « Je crois que vous êtes en train de commettre une autre erreur, car vous pensez que c’est vous qui désignez l’ennemi, comme tous les pacifistes. Du moment que nous ne voulons pas d’ennemis, nous n’en aurons pas, raisonnez-vous. Or c’est l’ennemi qui vous désigne. Et s’il veut que vous soyez son ennemi, vous pouvez lui faire les plus belles protestations d’amitiés. Du moment qu’il veut que vous soyez son ennemi, vous l’êtes. Et il vous empêchera même de cultiver votre jardin. »

Les désigner anti-LGBTI est une façon négative et méprisante de cibler ceux qui défendent un ordre créationnel.
Il nous faut comprendre que ceux qui défendent la réalité d’une création, d’un ordre dans cette création, d'une loi, à la fois divine et créationnelle, qui marque les bornes stables de cet ordre, d’une chute liée au péché et d’une rédemption, sont au cœur des adversaires que comptent combattre Emmanuel Macron et les forces qui l’ont désigné comme leur chef ».
Il y a ceux qui sont en marche et les statiques, les fils de la nouvelle Révolution et les puritains.
Dans sa biographie, Emmanuel Macron nous livre :
·        « Cette France, républicaine par nature, qui est la nôtre, a des ennemis. Les républicains ne peuvent jamais faire l’économie de les nommer. Ces ennemis si divers ont tous en commun d’être des rêveurs – mais des rêveurs parfois criminels –, des puritains, des utopistes du passé. Ils croient détenir une vérité sur la France. Ce n’est pas seulement un danger, c’est un contresens. La seule vérité qui soit française, c’est celle de notre effort collectif pour nous rendre libres, et meilleurs que nous sommes ; cet effort qui doit nous projeter dans l’avenir. Ces ennemis de la République prétendent l’enfermer dans une définition arbitraire et statique de ce qu’elle est et de ce qu’elle devrait être.». (Révolution, p. 50,51).

3. Le vocabulaire nietzschéen : « En marche »
« Seules les pensées qu’on a en marchant valent quelque chose » (Nietzsche, Crépuscule des idoles. Pensée 34).
Cette compréhension de la valeur du mouvement chez Nietzsche est à mettre en relation avec l’activité de la grande raison, cette « grande raison » qu’ont méprisée tous les « ennemis du corps », les adversaires de la vie, les « nihilistes », les métaphysiciens, les moralistes et leurs mensonges « sacerdotaux », les chrétiens et leur « métaphysique du bourreau », tous ceux qui ont contrarié la volonté de la vie du corps à la faveur de la « petite raison » et de la conscience – ressentiment du moi, tous les faibles.
Dans Ainsi parlait Zarathoustra, au célèbre chapitre Des contempteurs du corps, Nietzsche écrit : « C’est aux contempteurs du corps que je veux dire leur fait. Ils ne doivent pas changer de méthode d’enseignement, mais seulement dire adieu à leur propre corps — et ainsi devenir muets. Le corps est un grand système de raison, une multiplicité avec un seul sens, une guerre et une paix, un troupeau et un berger. Instrument de ton corps, telle est aussi ta petite raison que tu appelles esprit, mon frère, petit instrument et petit jouet de ta grande raison. Tu dis « moi » et tu es fier de ce mot. Mais ce qui est plus grand, c’est — ce à quoi tu ne veux pas croire — ton corps et son grand système de raison : il ne dit pas moi, mais il est moi. »
La marche devient l’expression de cette grande raison, de cette libération de Dionysos et de son projet conquérant et éducateur.

  4. La posture nietzschéenne : “la France est une volonté”
La grande raison est volonté. Elle n’est pas une simple faculté de jugement, la petite raison, aiguillonnée par le ressentiment de la conscience. Elle n’est plus instrumentale pour accéder à la reconnaissance d’un ordre créationnel et de ses lois. Elle n’est même plus captive de la prison dans laquelle l’avait enfermée Kant par ses Critiques. Elle est volonté, créatrice de valeurs, de nouvelles possibilités de vie. Elle est une volonté de transmutation des valeurs.
·        « Notre pays, pour faire face à ses défis, ne peut se tenir uni, réconcilié, que par une volonté. Une volonté qui donne un mouvement, dessine des frontières qui en même temps rassemblent et donnent un sens à ce qui nous dépasse. Oui, la France est une volonté ». (Révolution, p. 169).

      5. Les conquêtes de Dionysos : PMA, GPA
Dans ce sens, Dionysos doit imposer sa force dans le lieu même de son lieu d’expression : le corps.
Il doit inaugurer par un rite initiatique – en l’occurrence ce sera un rite législatif – la valeur de sa propre existence. Il doit transmuter le corps pour en libérer toutes les potentialités de vie.
La révolution dionysiaque doit s’opérer :
·        « Je suis favorable à une loi qui ouvrira la procréation médicalement assistée aux couples de lesbiennes et aux femmes célibataires. »
·        « Je m’engage à ce que les enfants issus de GPA nés à l’étranger voient leur filiation reconnue à l’état-civil français. »
Mais Dionysos veut du sang. Il aime la guerre et la force brutale. Il a le culte de la force.
Dans le Crépuscule des idoles, au chapitre des Flâneries inactuelles, Nietzsche nous dévoile une conséquence de la libération de Dionysos : l’euthanasie.
 « Le malade est un parasite de la société. Arrivé à un certain état il est inconvenant de vivre plus longtemps. L’obstination à végéter lâchement, esclave des médecins et des pratiques médicales, après que l’on a perdu le sens de la vie, le droit à la vie, devrait entraîner, de la part de la Société, un mépris profond. … Créer une nouvelle responsabilité, celle du médecin, pour tous les cas où le plus haut intérêt de la vie, de la vie ascendante, exige que l’on écarte et que l’on refoule sans pitié la vie dégénérescente — par exemple en faveur du droit de vivre… Mourir fièrement lorsqu’il n’est plus possible de vivre fièrement. La mort choisie librement, la mort en temps voulu, avec lucidité et d’un cœur joyeux, accomplie au milieu d’enfants et de témoins, alors qu’un adieu réel est encore possible, alors que celui qui nous quitte existe encore et qu’il est véritablement capable d’évaluer ce qu’il a voulu, ce qu’il a atteint, de récapituler sa vie. — Tout cela en opposition avec la pitoyable comédie que joue le christianisme à l’heure de la mort. Jamais on ne pardonnera au christianisme d’avoir abusé de la faiblesse du mourant pour faire violence à sa conscience, d’avoir pris l’attitude du mourant comme prétexte à un jugement sur l’homme et son passé ! … » (§36. Morale pour médecins)
La marche dionysiaque devrait donc nous conduire au cœur de la culture de mort : l’euthanasie comme désir.

      6. Plus d’argent pour plus de vie
« Je lancerai une initiative internationale afin de s’attaquer au problème de la GPA très peu payée et subie et lutter contre le trafic d’enfants et de femmes. »
L’argent devient le nouvel agent de sanctification de la GPA. La vie trouve un nouveau terrain d’expression par la puissance de l’argent, instrument de la distinction des forts et des faibles. Plus exactement, l’argent devient la mesure de la valeur de la vie et le moyen d’une nouvelle aristocratie des forts.

    7. Conclusion
Avec Emmanuel Macron, la France inaugure une nouvelle étape de la Révolution, le passage du monde de Kant à celui de Nietzsche.
On sait que Nietzsche reprochait à Kant de ne pas avoir achevé la destruction de la métaphysique car il a maintenu – par ses trois Critiques – le statut de la raison comme instrument légiférant. C’est encore trop !
Avec Nietzsche, ce sont les forces les plus profondes – et non seulement la raison obscurcie par le péché – qui doivent prendre le pouvoir, les forces dionysiaques.

La France, plutôt que de se repentir de ses péchés et de son antichristianisme, de ses crimes de sang (avortement), de sa mentalité contraceptive, de son fanatisme socialiste, de sa culture pornographique, a confirmé par cette élection présidentielle son endurcissement spirituel.

Elle doit maintenant se tenir prête : « C'est une chose terrible que de tomber entre les mains du Dieu vivant. » (Hébreux 10.31)

Franck Jullié, le 9 mai 2017