Le culte de la Liberté

Le culte de la Liberté

samedi 9 septembre 2017

Qu’est-ce qui a changé en Grande Bretagne depuis le mariage gay ?

Voici l’article remarquable d’un journal australien qu’un ami m’a fait parvenir. C’est un témoignage. Le témoignage du naufrage d’une société, du suicide d’une culture. Il s’agit des conséquences d’une décision en apparence si simple. Lisez bien et ne dites pas que cela ne concerne que l’Angleterre. Notre société francophone est atteinte du même mal, même si elle ne subit pas encore les mêmes conséquences. Voici à quoi ressemble un monde en perdition.



7 Septembre 2017

Il y a quatre ans, entourés de beaucoup d’incertitude, 400 membres du parlement britannique ont voté en faveur d’une redéfinition du mariage au Royaume Uni.
Le premier ministre à ce moment, David Cameron, annonçait que, bien que cette question ne figurait pas dans le manifeste électoral de son parti, il appartiendrait aux parlementaires de décider du sort du mariage.
Maintenant, le tour est à l’Australie de faire ce choix. Avec une différence clé. Contrairement au Royaume Uni, il appartiendra au peuple de décider.
Tout le monde est d’accord, qu’on l’admet ou non, que cette décision sera d’une importance capitale.
C’est pourquoi il est raisonnable d’analyser les conséquences d’un tel choix potentiel dans ces états où une telle redéfinition a déjà eu lieu.
Dans le Royaume Uni, il est devenu très clair que la redéfinition a affecté beaucoup de gens dans beaucoup de milieux. A première vue, ces milieux n’avaient pas grand chose en commun avec la redéfinition du mariage. Cependant, les changements qui ont suivi prouvent à quel point ces milieux sont liés à cette question.
Le genre : La première ministre conservateur actuelle, Theresa May, a révélé des propositions pour abolir le besoin de toute consultation médicale avant une réadaptation du genre. Il suffira de remplir un formulaire officiel. Un communiqué du “Ministère des Egalités” disait explicitement que le but des propositions était de “bâtir sur les progrès du mariage gay. Le journaliste du Guardian se gaussait que changer son genre est maintenant presqu’aussi simple que changer son nom par une simple déclaration statutaire”.
Il n’est pas très difficile de trouver des évidences de la “révolution du genre” anglaise. La société de transport de Londres a interdit l’usage de mots “hétéro-normatifs”, comme dames ou messieurs. Entretemps, au moins une université dans le pays menace d’abaisser les résultats d’étudiants qui continuent à utiliser des mots comme ‘il’ et ‘elle’. En lieu et place, on est sensé utiliser des “pronoms neutres sur le plan du genre”, comme ‘ze’ (en anglais).
Ce radicalisme autour de la théorie du genre a fait la joie de Stonewall, le lobby LGBT britannique le plus important. Leur slogan orwellien[1] Acceptation sans exception peut être vu sur des affiches et dans les publicités. Et dans la course au radicalisme les politiciens font tout leur possible pour dépasser leurs concurrents sur le front des droits ‘trans’ de la lutte à l’émancipation.
Liberté de culte : On a beaucoup insisté au Royaume Uni sur les exemptions supposées à ces lois pour assurer que les croyants auraient toujours la permission de rester fidèles à leurs convictions.
Quatre ans plus tard, les mêmes personnes qui ont fait ces promesses “la main sur le cœur” s’acharnent à les saper.
La ministre aux Egalités, Justine Greening, a insisté que les églises doivent être forcées à “suivre les mentalités modernes”. De même, le président du parlement, normalement une position de neutralité politique, a dit ceci : “Je pense que nous aurons seulement un mariage réellement égalitaire lorsqu’on pourra se marier dans une église, si on le désire, sans devoir se battre contre l’Eglise pour l’égalité qui devrait être un droit acquis”.
Pendant les élections de cette année, il est devenu assez clair à quel point les lobbys LGBT se sont radicalisés depuis la redéfinition du mariage. La cible privilégiée était Tim Farron, le chef du parti libéral-démocrate, troisième parti politique du royaume. Des journalistes réputés avaient appris que Farron était un Chrétien pratiquant. Dans chaque interview depuis, ils ont exigé de savoir s’il croyait que la pratique homosexuelle était un péché. Il a presque dû supplier pour qu’on lui permette de garder séparé sa foi personnelle et ses convictions législatives. Pendant des dizaines d’années, disait-il, il avait soutenu oralement et législativement le lobby LGBT. Il avait aussi soutenu depuis longtemps le mariage gay en le votant avec enthousiasme. Mais cela ne suffisait plus.
Peu après la campagne électorale, Farron a donné sa démission. Il a affirmé que, désormais, il était devenu impossible pour un Chrétien actif d’occuper une position importante dans la politique britannique.
Dans un développement déchirant et malgré la crise britannique au niveau des parents d’accueil, des candidats parents d’accueil qui s’identifient comme étant religieux doivent s’attendre à une interrogation serrée. Ceux qui sont jugés peu aptes à “célébrer” l’homosexualité peuvent faire une croix sur leurs rêves de parentalité. Ce mois-ci, la Cour suprême a décidé qu’un couple pentecôtiste était inéligible pour être couple d’accueil. Bien que la cour ait reconnu leur histoire d’être des adoptants efficaces et pleins d’amour, elle a décrété qu’avant toute autre chose, “les lois sur l’égalité dans l’orientation sexuelle devraient avoir priorité”. Comment est-il possible que la Grande Bretagne est devenue tordue à ce point ? Des Juifs, des Musulmans, des Chrétiens et des Sikhs pratiquants et qui veulent rester fidèles à leurs enseignements religieux ne peuvent plus adopter des enfants.
Liberté de parole : Dans la période avant le vote au Parlement, nous avons été les témoins d’une brutalité peu compréhensible. On a jeté des excréments contre la maison du parlementaire David Burrows, un supporter de la Coalition pour le mariage, et un homme doux. Ses enfants ont reçu des menaces de mort et l’on a publié l’adresse de leur école sur internet. De même, le journaliste radio Iain Dale, un Conservateur, a promis de marquer publiquement tout parlementaire gay qui ne voterait pas en faveur de la redéfinition.
Beaucoup de Britanniques ont perdu leur travail. Par exemple Adrian Smith, mis à la porte par une association de logement à Manchester parce qu’il avait suggéré que l’état ne devrait pas imposer ses règles sur des lieux de foi et de conscience. Ou Richard Page, viré pour un comportement totalement déplacé après qu’il eut affirmé que les enfants pourraient mieux s’en sortir s’ils étaient adoptés par des couples hétérosexuels.
En même temps, contrairement aux assurances gouvernementales répétées, on a systématiquement ciblé des petites entreprises. Ainsi, la cour en Irlande du Nord a décrété que la boulangerie familiale Asher avait agi de façon illégale. Quel crime cette très petite entreprise avait-elle commis ? Elle a poliment décliné de décorer un gâteau avec un message politique en soutien du mariage gay. La cour a maintenu que les propriétaires d’entreprises doivent être forcés de promouvoir la cause LGBT, peu importe leurs convictions personnelles.
Même la National Trust, une institution britannique avec plus de 4,2 million de membres, a décidé de se joindre à la croisade agressive des LGBT. D’après un communiqué, chacun de leurs 62.000 volontaires devait désormais porter un badge arc-en-ciel en faveur du mariage gay. A ceux qui ont indiqué qu’ils préféraient ne pas porter ce badge on a dit qu’ils seraient éloignés du public jusqu’au moment où ils seraient prêts à montrer au public une tolérance inclusive.
Avec le recul, la majorité silencieuse en Grande Bretagne est restée silencieuse depuis trop longtemps. En réfléchissant à la redéfinition, Ben Harris-Quinney, président du groupe de réflexion de la Bow Group, a dit que : “Le mariage gay a été promu dans le Royaume Uni comme ce qui était supposé être une question de tolérance et d’égalité. Mais ce que nous avons constaté est la situation la plus inégale et la plus intolérante de toute question politique dans l’histoire récente”.
Enfants : A travers le Royaume Uni, “l’éducation sexuelle” a été transformée et défigurée. Des programmes télé pour des enfants aussi jeunes que trois ans font la promotion de la “fluidité du genre”, comme moyen d’encourager l’individualité.
En même temps, des ministres ont refusé aux parents inquiets le droit de retirer leurs enfants de ces cours d’école primaire. Entretemps, des “éducateurs extérieurs” enseignent aux enfants les positions sexuelles, une consommation pornographique “satisfaisante” et comment se masturber. Des soucis concernant les infections sexuellement transmissibles et la promiscuité sont tournés en ridicule comme étant “vieux jeu”.
Les écoles libres sont de plus en plus dans le collimateur. Récemment, Dame Louise Casey, une conseillère sénior du gouvernement, a insisté “qu’il n’est plus OK pour des écoles catholiques d’être homophobes et opposées au mariage gay”.
Ofsted, l’organisme responsable pour l’évaluation des écoles, a été politisé à outrance. Avant 2013, avant la redéfinition du mariage, Ofsted avait inspecté l’école juive pour jeunes filles Vishnitz. Elle a réussi l’inspection avec les félicitations. En fait, Ofsted était allé hors de son chemin pour souligner l’approche engagée et attentive au bien-être et au développement des élèves. Quatre ans plus tard, Ofsted est retourné à cette école. Cette fois-ci, ils ont refusé l’école à cause d’une seule question. Bien qu’ils aient remarqué à nouveau que les élèves étaient capables de penser pour elles-mêmes, leur rapport a soulevé une promotion inadéquate de l’homosexualité et du changement de genre. De cette manière, l’école manquait de transmettre “une compréhension complète des valeurs fondamentales britanniques”. Elle est l’une des sept premières écoles libres qui risquent d’être fermées.

J’ai mentionné que j’écrivais cet article pour un bon ami dans le parti Conservateur chez moi. Il m’a fait part de ses sérieuses inquiétudes. N’avais-je pas considéré les conséquences ? Est-ce que je me rendais compte que ce que je disais en Australie pouvait être découvert à mon retour au Royaume Uni ? “Le progrès LGBT est une marée que l’on ne pourrait pas arrêter”. Il m’assurait qu’il était OK pour moi de croire “en privé” que le mariage était entre un homme et une femme. Il était même d’accord, en privé, que ce qu’on enseignait dans les écoles primaires était de trop.
Mais dire cela tout haut ? L’écrire dans un journal ? Cela briserait ma carrière et mes relations personnelles.
Bonté divine. L’institution du mariage et la liberté de penser, de culte et de parole ne sont-elles pas bien plus importantes ? Combien plus important l’avenir de nos enfants que toute ambition naïve de carrière que je pourrais nourrir.
J’insiste pour que chaque Australien examine les évidences, analyse les résultats et comprenne de quoi il s’agit dans ce vote. Si c’était seulement le mariage, cela vaudrait déjà la peine de le conserver.
Mais il s’agit d’infiniment plus.





[1] De George Orwell, auteur de 1984.